Le Berghain: un club mythique de Berlin
Une nef de béton plongée dans une obscurité grisante, de la techno brutale qui prend à la gorge, des fêtes qui s’emmêlent sur plusieurs jours : depuis une décennie, le Berghain règne en maître absolu sur les nuits berlinoises, sans rien avoir perdu de son aura de mystère. Voilà comment décrit le journal les inrockuptibles l’un des clubs les plus sélect d’Europe: le Berghain. Le berghain est un club techno de Berlin, en Allemagne. Son nom dérive des deux quartiers dont il est à la frontière : Kreuzberg et Friedrichshain. . Beaucoup le considère comme la capitale mondiale de la techno. Il a été construit dans une ancienne centrale électrique et, tout comme le KitKatClub, un autre club de Berlin,ce dernier n’est pas étranger aux activités osées. Le club a également augmenté sa côte de popularité pour avoir refusé l’entrée à l’héritière pourrie-gâtée, Paris Hilton.
Un club décadent
Le Berghain a gagné une réputation sulfureuse par le contenu de ses nuits à tendance hédoniste et décadente, le club comptant deux backrooms et sa clientèle étant considérée comme assez libertine. “Tout ce qui se passe au Berghain reste au Berghain”. Cette règle tacite a valeur de programme: on se jette dans la fête sans crainte du lendemain, l’interdiction absolue de prendre des photos et l’absence de miroirs dans l’enceinte du club étant la promesse d’une enclave coupée du monde extérieur et de ses normes. Seuls les volets roulants de la façade du Panorama Bar viennent rappeler crânement à la foule de clubbers que la Terre continue de tourner en les aspergeant de soleil durant quelques secondes.
Un Rituel mystique
Malgré les forums regorgeant de conseils pour maximiser ses chances d’entrer au Berghain – “habillez-vous en noir”, “ne souriez pas”, “ne le regardez jamais dans les yeux”, “faites semblant d’être gay”, “dites que vous êtes seul”, “si vous ne parlez pas allemand, restez muet” – et l’existence depuis l’an dernier d’une app’ pour smartphone nommée “How to get into Berghain ?” – qui dans la grande tradition des applications créées dans le but de monétiser le moindre semblant d’idée distille des suggestions de looks renvoyant sur des sites marchands –, les voies de Sven Marquardt restent impénétrables. Dans son excellent livre Lost and Sound, qui décrypte les nuits berlinoises des années zéro, le journaliste culturel allemand Tobias Rapp compare l’arrivée au Berghain à un rituel mystique :
“Le rite d’initiation se poursuit avec la fouille soigneuse à la recherche de drogues à laquelle on se soumet dans la pièce où se trouve la caisse : le nettoyage rituel. On remet ensuite son obole, là encore un acte religieux. Pour atterrir ensuite au vestiaire, une salle immense […] où trône une immense peinture murale de l’artiste polonais Piotr Nathan. Elle se nomme ‘Rituels de la disparition”‘”.
Comment y entrer
Tout le monde est au courant. Pour pouvoir entrer dans ce temple de la techno, c’est généralement une question de chance. Pas la peine d’espérer pouvoir négocier après vous êtes fait refuser l’entrée. Toutefois, afin de mettre toutes les chances de votre coté, nous vous recommandons de suivre les conseils suivants:
1/ Lui parler de Helga Paris, qui a été son mentor durant les eighties et a été la première à découvrir ses travaux photographiques. Ou juste lui dire que vous êtes photographe et que vous aimez son travail (dans ce cas allez regarder ce qu’il fait pour avoir de la matière et ne pas passer pour l’arriviste de service.)
Photo prise par Sven Marquardt en 1985
2/ Lui dire que vous l’aviez déjà croisé lorsqu’il était videur au « Bienenkorb » et que vous étiez client régulier du « Suicides ». Ca fait toujours bonne impression de montrer qu’on était là depuis le début. Bon, par contre il faudra vraiment avoir l’air crédible sinon ça ne passera pas.
3/ Porter un nœud papillon. Sven en porte toujours car il aime beaucoup cet accessoire. Avec un peu de chance, il sera sensible au vôtre et vous demandera même où vous l’avez acheté. Le problème c’est que vous allez certainement parler chiffon avec lui pendant des heures et louper le set incroyable de Ben Klock. Oupss !
4/ Etre gay-friendly. On ne pas vous faire l’historique de ce club mythique et des nombreuses soirées qui ont rythmé les débuts de la scène techno berlinoise. Toute personne un tant soit peu intéressée par son histoire sait que ce club a un héritage important qui lui vient de la culture gay. Sven l’annonce lui-même: « le club vient de la scène gay berlinoise des 90’s. C’est important pour moi que nous préservions un peu de cet héritage, que l’on ressente encore que c’est un endroit qui accueille les clubbers originaux. »
Le mieux reste tout de même d’y aller sans se prendre la tête et de prévoir un plan de secours au cas où Sven ou l’un de ses hommes vous refusent l’entrée. La nuit berlinoise fourmille d’endroits très intéressants et vous aurez donc l’embarras du choix pour trouver un remplaçant lors de votre escapade allemande.
Intéressez? N’hésitez pas á découvrir cet endroit mythique de Berlin
Adresse : Am Wriezener Bahnhof 1, Friedrichshain