Le vendredi 26 mai, marque le début du mois du ramadan, une période de jeûne pour de nombreux musulmans. Mais au fait, c’est quoi au juste le ramadan ?

Les origines du ramadan

Le ramadan est le neuvième mois du calendrier musulman. Ce calendrier étant lunaire, le mois du ramadan se décale chaque année : en 2016, il s’est étalé du 6 juin au 5 juillet, tandis qu’il se tient cette année du 27 mai au 24 juin. La racine du mot ramadan (ou ramadhan, ou encore ramazan) est dérivée de l’arabe ramida ou ar-ramad qui font référence à une chaleur intense. Le jeûne du ramadan constitue l’un des cinq piliers de l’Islam avec la profession de foi, le pèlerinage à la Mecque, la prière, et l’aumône obligatoire.

Selon la tradition, l’archange Gabriel est apparu au prophète Mahomet lors de la 27ème nuit du mois de ramadan pour lui révéler le Coran. C’est la « nuit du destin » (Laylat al-Qadr). Afin de célébrer cet événement majeur de l’Islam, le jeûne a été instauré durant ce mois sacré de ramadan la deuxième année de l’Hégire (le calendrier islamique), soit en 624 de l’ère chrétienne.

Les références au jeûne se trouvent dans les versets 183-1 183-2 de la deuxième sourate du Coran : « Ô croyants ! Nous vous avons prescrit le jeûne (Al-Siyam) comme nous l’avons prescrit à ceux d’avant vous… » Sociologue spécialiste de la culture arabo-islamique et professeur à l’université de Québec à Montréal (Canada), Rachad Antonius explique que le jeûne du ramadan est un héritage du judaïsme et du christianisme. « Le Coran s’inscrit dans la continuité de l’Ancien et du Nouveau Testament ainsi que des Évangiles. Le jeûne n’a rien de nouveau sur le fond : c’est toujours un moyen d’affermir sa volonté face aux désirs et aux passions », ajoute le sociologue.

La pratique du jeûne

« La nouveauté réside dans le fait que ce jeûne se fait du matin jusqu’au soir, selon les rythmes naturels des sociétés anciennes », continue Rachad Antonius. En effet, durant le mois de ramadan, les musulmans ne doivent pas manger, ni boire, ni avoir de relations sexuelles ou fumer pendant la journée. Ces interdits sont respectés entre la première prière avant l’aube (as-soubh) et la quatrième de la journée (al-maghrib).

« Il s’agit de se priver pour favoriser une spiritualité et une réflexion. L’idée n’est pas de s’arrêter de manger comme un rituel en soi, c’est aussi une forme de contrôle et d’ascétisme », résume Rachad Antonius. Chercheur associé à l’Institut de relations internationale et stratégiques (IRIS) et animant un séminaire de « géopolitique des religions », Slimane Zeghidour ajoute que « ce n’est pas une simple privation de nourriture, mais aussi une pénitence, le moment d’oublier les querelles et de pardonner ».

Il existe plusieurs motifs d’exemption de la pratique du jeûne : une santé fragile, un voyage éprouvant, la grossesse ou l’allaitement, et les périodes menstruelles des femmes. Les joueurs de la sélection tricolore de confession musulmane (N’Golo Kanté, Paul Pogba ou Bacary Sagna), confrontés à une période d’efforts physiques intenses, n’ont d’ailleurs pas le jeûne pendant l’Euro 2016. Lorsqu’une personne ne peut jeûner pour une de ces raisons, elle peut soit rattraper plus tard les jours manqués, soit les compenser par la préparation de repas pour les pauvres. Par ailleurs, le jeûne est accompagné, sans caractère obligatoire, de la lecture du Coran.

Les jeûneurs s’acquittent de la Zakatt-al-Fitr (l’aumône obligatoire) à la fin du ramadan. Mais ce mois de jeûne est aussi souvent une « période de festivités et l’occasion de retrouvailles en famille et entre amis », rappelle le sociologue Rachad Antonius. La fin du mois du ramadan est marquée par la fête de l’Aïd-el-Fitr qui célèbre la clôture du jeûne, le premier jour du mois suivant.

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